• Tranche de vie

    Tranche de vie à Rosel sur 105 années – Calvados (14)

     

    Branche d’Eugénie Angèle Renouf (mémère) par sa mère.

    Où nous suivons l’installation de plusieurs couples de la famille, Dagobert-Barbey-Julienne-Bazile-Milon, à Rosel, qui ont vécu dans ce village de 1806 à 1911, jusqu’au mariage d’Eugénie Angèle, grâce aux recensements des Archives Départementales du Calvados (1806-1836 à 1911). Ils avaient lieu tous les 5 ans. La période commence en 1806 et ne se généralise qu’à partir de 1836.

     

    1806

    Louis Barbey né à Bretteville l’Orgueilleuse en 1776, ses parents Charles et Jeanne Léger habitaient Bretteville. Il s’installa et se maria à Rosel en 1794 avec Marie Madeleine Dagobert.

    Les parents de Marie Madeleine, Henry Dagobert ou D’Agoubert et Catherine Mancel se sont mariés à Rosel également, son père Henry, originaire de Couvains dans la Manche (50), s’est marié à Rosel avec Catherine qui y est née.

     

    C.BARBEY            H. DAGOBERT

    J. LEGER             C. MANCEL

     

    Louis BARBEY    et    M.M. DAGOBERT

     

    Bretteville et Rosel ne sont distants que de 6 kms. Tous ces petits villages ou hameaux cités se tiennent dans un mouchoir de poche ! Je n’apprends rien aux normands de la famille qui y vivent !

    Louis et Marie Madeleine sont le point de départ pratiquement d’une parenthèse de l’histoire roseloise des Barbey et Bazile qui aboutira à mon arrière-grand-mère Eugénie Angèle Renouf.

    Ils se marièrent le 22 mai 1794 (3 prairial An 2). Louis n’avait plus son père, décédé en 1793, et vivait avec sa mère. Il avait 18 ans lorsqu’il se maria avec

    Marie Madeleine qui en avait 25. La mère de Marie Madeleine avait aussi épousé un homme plus jeune qu’elle, puisqu’elle avait 32 ans et Henry 19 !

    En cette année 1806, dans le foyer de Louis et Marie Madeleine il y avait 2 enfants. Thomas et Théodore. Quand Thomas vint au monde en 1798, Louis était tailleur d’habit. Il exerça plusieurs métiers tout au long de sa vie, à la naissance de Théodore, il était journalier. Leur 3ème fils Edouard, qui nous intéresse, est né en 1808.

     

    1836

    Les années ont passées, Edouard s’est marié entre-temps le 16 novembre 1829 avec Catherine Virginie Julienne, à Rots, où est née Catherine. Les mariages se faisaient souvent dans la ville de naissance de la future mariée. Rots est tout près de Rosel, juste 3 kms.

     

    L.BARBEY                        N. JULIENNE

    MM DAGOBERT                M. BRION

      

    Ed. BARBEY       et            Catherine V. JULIENNE

     

    Ils se sont installés à Rosel. Edouard est domestique, il a 28 ans et Catherine, dentellière, a 30 ans. Ils ont 2 enfants, Rose Elisabeth âgée de 6 ans ½, née en 1830 et Anatolie, âgée de 2 ans ½.

    Ici, c’est Rose que nous allons suivre.

    Dans la même période, avant le recensement de 1836, la famille Bazile/Milon rentre en jeu.

    Il s’agit des parents du futur mari de Rose Elisabeth, Louis Bazile.

     

    C. BLOUËT              J.F. MILON     

    Père inc.                M.A. FIEFFE

     

    Pierre BAZILE       et    Marie A. MILON

     

              Louis BAZILE 

     

                                                     

    Pierre Bazile le père, est né à St Manvieu Bocage de père inconnu. Sa mère est Catherine Blouët. On notera qu’il a pris le nom de Bazile et pas Blouët. Il épouse Marie Adélaïde Milon à Rosel le 25 novembre 1824, qui est aussi de Rosel. Dans le recensement de 1836, ils ont déjà 5 enfants. On notera que Louis est né le 15 août 1824 et a été reconnu et légitimé par le mariage de ses parents.

    Donc en 1836, Louis est âgé de 12 ans, Edouard 8 ans, Désirée âgée de 6 ans et des jumeaux Louis Alfred et Jules Exupère âgés de 17 mois, nés en 1834.

    Là il s’agit de Louis qui avec Rose deviendront les grands-parents d’Eugénie Angèle, mémère.

     

    1841

    Nous retrouvons les 2 familles, plus 1 enfant né entre-temps chez les Bazile, Amédée. Ils habitent le village de Gruchy à 2 kms de Rosel.

     

    1846

    La famille Barbey est toujours là. Catherine à 40 ans, Rose 16 ans, dentellière et Anatolie 12 ans. Edouard est absent le jour du recensement.

    La famille Bazile est présente aussi. Pierre a 46 ans, il est tailleur de pierre, Marie Adélaïde a 44 ans, Louis leur fils, tailleur de pierre également, a 21 ans. Les frères et la sœur sont également présents.

    Louis va bientôt rencontrer Rose, à moins que cela ne soit déjà fait !

     

    1851

    Au recensement suivant, chez les Barbey, il n’y a que Catherine, âgée de 45 ans et Anatolie, 17 ans, toutes 2 dentellières (Anatolie décédera à 19 ans). Edouard est absent. Mais, chez une autre famille, il y a un Edouard Barbey, domestique. Il quittait la maison pour aller travailler, tandis que ces dames faisaient de la dentelle. On verra plus bas qu’avant de décéder, il était garçon meunier. Rose n’est plus chez ses parents, puisqu’elle s’est mariée avec Louis le 2 janvier de cette année-là. Ils habitent au 49 Côté du couchant de la rue de l’Eglise, au hameau de Gruchy.

    Chez les Bazile, Louis partit, il y a son père Pierre et Marie Adélaïde, tous les deux 50 ans, avec encore 3 enfants à charge.

     

    1856

    Nous retrouvons Louis, 32 ans, maçon, noté en marge « en campagne ». Est-ce lié au fait qu’il quittait la Normandie et vivait à Paris pour exercer son métier de tailleur de pierre ? Rose à 26 ans. Ils ont 2 enfants. Charles, 4 ans, Héloyse ou appelée Louise sur le recensement, née en 1854 ; sur son acte de naissance il est mentionné que Louis vit à Paris pour son métier. Ils ont eu un petit garçon Vital Armand en 1851 décédé à 20 mois.

     

    1861

    Ils habitent au 28, hameau de l’Eglise. Louis est devenu fabricant de dentelle et a 37 ans. Sans doute qu’entre ces divers chantiers qui le menaient à Paris, devait-il en attendant faire un autre métier pour nourrir sa famille. Rose toujours dentellière. (Voir en dernière page, l’extrait du livre de Gabriel Désert sur les métiers en Normandie) Les enfants ont eu un frère Vital Achille 5 ans, sur son acte de naissance il est mentionné également que Louis vivait à Paris à ce moment-là, et également une sœur, Désirée, Marie Jeanne Désirée sur son état civil, qui n’a que 5 mois au moment du recensement, née le 4 décembre 1860 et la future mère d’Eugénie.

     

    Louis BAZILE

    Rose E. BARBEY 

    Marie J.D. BAZILE

     

    1866

    Rose et Louis habitent au 26/27 rue Boulais. Louis a 42 ans, à nouveau maçon. Rose a 36 ans et leurs enfants Louise ou Héloyse, Vital, Désirée et une nouvelle petite sœur Eugénie Angèle née en 1861 et qui épousera Eugène Geffroy. Mon arrière-grand-mère portera les mêmes prénoms !

     

    1872

    Louis, tailleur de pierre, Rose et leurs enfants habitent au 18 rue Boulais. Ils changeaient de maison assez souvent. A moins que ce ne soit les rues qui changeaient de nom. Désirée a 11 ans et elle est dentellière.

     

    1876

    Louise a quitté la maison. Elle a 22 ans et ne vit pas très loin, chez ses grands-parents, Catherine et Edouard, au 8 rue de Rosel. L’histoire ne dit pas pourquoi…le reste de la famille au 25 de la rue Rosel. Sauf Vital qui est partit lui aussi. Il est a noté que Vital était recensé « famille » et non « fils » comme les autres enfants. Pourtant son acte de naissance prouve bien qu’il était le fils de la famille.

     

    1881

    Nous sommes au 23, Quartier de l’Eglise à présent. Louis est devenu débitant de tabac, il a 58 ans, Rose est toujours dentellière et Eugénie Angèle qui a 21 ans vit toujours chez eux.

    Désirée est partie car elle s’est mariée avec Edouard Renouf le 22 février 1879. Ils habitent juste à côté au n° 25. Ils ont un fils Gustave Edouard Octave qui a 2 ans.

     

    G.F. RENOUF               L. BAZILE           

    M.A.V. LECOCQ           R.E. BARBEY

     

    E.A. RENOUF       et      M.J.D. BAZILE

     

    Edouard est né à Préaux en 1852. Sa branche est originaire de Ste Honorine du Fay et Préaux Bocage, situé à une vingtaine de kms de Rosel. Son père Gustave François Renouf est né à Préaux en 1825, sa mère Marie Adélaïde Lecocq est aussi née à Ste Honorine du Fay en 1830. Edouard est journalier ou domestique. Il était propriétaire d’une grange, d’un labour et d’une cour au lieu « Clos de devant la porte », en 1884, d’une superficie de 10 ares 88 et qui lui faisait un revenu de 11 frs 32 cts et qu’il céda en 1892.

     

    1886

    Ils habitent au n° 30 avec Gustave qui a 6 ans.

    Quant à Catherine, la grand-mère de Désirée, elle vit seule, Edouard étant décédé le 1er avril 1878 à Caen, il avait 69 ans et était garçon meunier au hameau de Couvrechef.

    Elle a 80 ans. Elle décédera l’année suivante.

     

    1891

    La famille est toujours présente. Désirée « occupée au ménage » ou « agissant au ménage » a 30 ans et Edouard âgé de 38 ans est domestique et cultivateur. Les 2 métiers sont notés en marge. Le petit Gustave à 10 ans et deux petites sœurs sont arrivées : Jeanne Berthe Eugénie, 3 ans, qui épousera Paul Buhours* et sera la maman de tonton Dédé, et Jeanne âgée de 9 mois qui épousera un certain Thouroude... Ils habitent au 35, quartier de Rosel.

    *Paul Edouard Lucien Buhours décède sur le champ de bataille de l’Artois le 02/01/1916. Un secours de 150 frs a été accordé à sa veuve. Etat signalétique et des services militaires –matricule 542- des AD du Calvados

     

    1896

    Toujours présents au n° 46, lui domestique et elle dentellière. Une petite fille est arrivée Angèle âgée de 3 ans, née le 8 avril 1893, il s’agit de mon arrière-grand-mère. Berthe a 8 ans et Jeanne 5 ans. Gustave a quitté le logis. En 1898, ils auront une petite fille du nom de Marthe Rose qui décédera l’année suivante.

     

    1901

    Désirée a 40 ans et veuve car Edouard Renouf est décédé le 6 avril 1899 à 46 ans. Elle est journalière à présent chez un patron, M. Gouadon, à Luc Sur Mer. Il y a Jeanne 10 ans et Angèle 7 ans. Elles sont au 6 Route de Lasson. Jeanne Berthe est absente, elle a 13 ans.

      

    1906

    On retrouve Désirée au n° 7 Route de Caen à Cully. Elle est toujours journalière chez Gouadon à Luc S/Mer. Chez elle, vit Victor Lemarinier, journalier agricole, il a 57 ans, il est de Caen. Même maison, même numéro de ménage. Il n’est rien mentionné dans la case « situation par rapport au chef de ménage ». Désirée s’était-elle trouvé un petit ami ? Jeanne et Angèle ne sont pas là. Angèle a 13 ans.

     

    1911

    Pour le recensement du 1er avril 1911, Désirée vit au n° 9 avec Angèle (Eugénie Angèle) qui a 18 ans. Elles sont notées sans profession, mais vivent avec elles 2 enfants en bas âge : Georges Ozouf né en 1908 et Albert Suret né en 1910, tous les deux de Caen. Faisaient-elles office de nounou, probablement.

    Le 5 août de la même année, Marie Jeanne Désirée épouse en seconde noce Louis Charles Fauconnier* à Rosel et le couple part s'installer à Rots (on y retrouve Marie Jeanne, en 1921 et 1926, son mari absent, n'est pas cité...)  et le mois suivant Eugénie Angèle épouse Louis Rabot le 5 septembre à Rosel également. (Louis est d'ailleurs témoin au mariage de sa future belle-maman.)

    Mes arrière-grands-parents.

     

    Célestine RABOT                    Edouard RENOUF

    et inconnu                              M.J.D.BAZILE

    LOUIS RABOT             et                EUGENIE ANGELE RENOUF

     

    Tranche de vie

     

     

     

    *Pour la petite histoire, Louis Charles Fauconnier, le second mari de Marie Jeanne, a eu un passé pas très glorieux, c'est le moins que l'on puisse dire! A partir de sa fiche matricule militaire, sur laquelle étaient notées ses condamnations, j'ai pu retrouver quelques uns de ses méfaits. A 34 ans, le 20 juin 1901, il fut condamné à 30 francs d'amende pour outrages. Puis la même année, il écope de 6 jours de prison pour vol. Le 14 novembre 1904, il est condamné par le Tribunal correctionnel de Caen à 15 jours de prison pour escroquerie et vols, et le 10 juin 1912, il est à nouveau jugé et condamné à 6 semaines de prison pour détournement d'objets saisis, il a 45 ans. 

    (Sources : AD du Calvados, registres matricules. Gallica, presse du Calvados, L'Ouest Eclair journal du 11 juin 1912)

     

    Pour terminer cette épopée Roseloise, sur les 3 enfants nés de Louis et Eugénie, il n’y a que Louise qui soit née à Rosel. Madeleine et Roger sont nés à Caen.

     

     

    Notes : L'exploitation des listes nominatives de 1836, du fait de l'introduction de la totalité des emplois féminins, confirme l'importance de l'ensemble du secteur artisanal : 34,2 % de la population active. Néanmoins la présence féminine favorise la branche textile 51 %, alors que les artisanats divers ne fournissent plus qu'à peine 30 %. Cependant leur grande importance est marquée dans certaines communes. A Champ-du-Boult, pour 98 emplois dans le textile, l'on dénombre 92 chaudronniers, 46 brocanteurs, 24 fondeurs. Au Gast, le textile est peu représenté : 25, par contre sont recensés 78 tailleurs de pierre et maçons, 28 brocanteurs, 27 charbonniers, 17 chaudronniers. C'est dire combien la population de ces communes arrive à vivre grâce à l'exercice des petits métiers…dans les cantons de Saint-Sever et Bény-Bocage. Dans ce dernier, l'on constate aussi une forte progression de la branche bâtiment-carrières : 40 % contre 31 % en 181 1-1814. Elle résulte du développement de l'exploitation des granits. Ceux-ci servent notamment à la fabrication de pavés, trottoirs, bornes, auges, pressoirs, perrons, etc., produits exportés, malgré le manque de voies ferrées, vers Paris et « dans plusieurs départements»… L'artisanat résiste donc assez bien, de même que se continuent les migrations saisonnières dont, hélas, on ignore l'importance. Celles des tailleurs de pierre, cochers de fiacres, fondeurs, marchands d'habits sont encore signalées en juin 1857. L'année suivante le commissaire de police de Saint-Sever nous apprend qu'un «très grand nombre» de petits marchands et de colporteurs des communes de Champ-du-Boult, de Courson et du Gast, partent régulièrement à Paris et ne reviennent au pays que d'octobre à mai.

     Désert Gabriel - Artisanats et industries dans le bocage virois du Premier au Second Empire. 

     

     

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