• Catherine BILLAUD

    Je me devais de consacrer un article à mon arrière grande-tante Catherine Léonie BILLAUD mon homonyme ! 

    Il est amusant et étrange de tomber sur son nom, lorsque l'on recherche ses aïeux, cela fait toujours un petit choc.

    Bien qu'il a évolué au fil du temps, mon nom de famille a pris les terminaisons de OST, AUT, AUD et OT, avec un L ou deux, mais de façon aléatoire on trouve surtout ces 2 dernières écrites au fil des actes.

    Ce n'est que par son neveu Louis, mon grand-père, que le nom se fixera définitivement en OT.

    "La création des registres paroissiaux en 1539 par François 1er contribue à figer les noms par l'écrit...du moins phonétiquement." Marie-Odile Mérignac et Mathilde Morin extrait "Les noms de famille en 100 clins d'oeil".

     

    Voici 3 signatures pour l'exemple 

    Catherine BILLAUD Catherine BILLAUD

     

     

    Ci-dessous, celle de Catherine

    Catherine BILLAUD

     

     

     

    La plupart de mes aïeux ne savaient ni lire ni écrire. C'était le cas de Catherine en tout cas, puisque lors de son mariage, à l'âge de 22 ans, il est dit qu'elle ne sait pas signer.

    Mais elle a appris! 27 ans après, lors du mariage de son fils François, son second fils, en 1885, elle signe sous le nom de BILLOT, (ci-dessus) d'une main pas très assurée. 

     

     

     

    Sa famille

     

     

     

    Au plus loin que remonte cette branche, les Billot sont originaires de l'Allier. C'est par le mariage de son arrière grand-père Jean, que la lignée s'est poursuivie dans la Nièvre. Deux départements qui se côtoient.

    Catherine est née à Nevers, le 5 mars 1836 à midi. Elle arrive 2 ans après une petite soeur née en 1834, Françoise, mais qui n'a pas survécu. Son second prénom est Léonie.

    Son père Jean Billaud est tailleur d'habit et sa mère Catherine, née Massy, est couturière.

    Mon arrière arrière grand-mère porte elle aussi les mêmes prénom et nom que les miens, mais par mariage.

    Jean fait partit d'une longue lignée de tailleurs d'habits, puisque son arrière grand-père, son grand-père et son père faisaient le même métier. 

    Le tailleur d'habit était un petit artisan de la campagne ou d'un bourg, qui se déplaçait et travaillait à façon dans un périmètre local. Il rapiéçait les vieux habits ou les accommodait à la taille des enfants. Généanet


    Au moment de la naissance de leur fille, ils vivent rue de Mouësse à Nevers. Ils se sont mariés à Marzy en 1834, toujours dans la Nièvre. Les grands-parents et la mère de Catherine sont issus du Cher, département également frontalier avec la Nièvre.

     

     

    Lors du mariage, la mère de Catherine était enceinte de 5 mois de Françoise.

    Dans mes branches, il est courant de trouver des couples ayant au moins un enfant avant qu'ils ne se marient. 

    Après Catherine, suivront 6 frères et soeurs, dont des jumeaux, et parmi eux, Pierre mon arrière grand-père.

    Il n'est pas possible de suivre Catherine jusqu'à son mariage. Il n'existe pas de recensements avant 1891 pour ce département.

    Mais ses parents après avoir vécu plusieurs années à Nevers, ont déménagé pour Marzy après 1842 où sont nés les 3 derniers de la fratrie. 

    Plus tard, on trouve Catherine vivant à Fourchambault (Nièvre), elle y est couturière, elle vit au 11 rue du Pont avec son futur mari et leur 1er enfant.

     


     A 22 ans, le 17 novembre 1858, elle épouse Jean Gatié, 28 ans, maçon. Jean est né à Vijon dans l'Indre, il est le fils naturel de Marguerite Gatié ou Gati.

    Les parents de Catherine sont présents au mariage, ainsi que son oncle Louis, le frère de sa mère. Ils profitent de ce mariage pour légitimer leur fils, né le mois précédent le 18 octobre, Louis Antoine.

     

     

    Les enfants de Catherine

     

     

    S'en suivra après Louis Antoine, une naissance tous les 2 ans : François, Pauline, Emélie, Virginie, Jules, Marie Virginie et Amélie.  

    Du fait de leur métier, ils ont beaucoup bougé. On ne les trouve jamais à la même adresse.

    Le nombre de déménagements est ahurissant !

    Après la Nièvre où est née Virginie à Fourchambault, les voici dans l'Allier où naissent les deux enfants suivants, à Montluçon, puis les voilà arrivés à Paris en 1873, lieu des décès de Virginie à 3 ans et Marie Virginie, la petite dernière, à 17 mois, puis en 1875, arrive Amélie.

    Que s'est-il passé après la naissance d'Amélie ? Catherine fait une rencontre, Jean Louis, 12 ans plus jeune qu'elle. Elle quitte son mari. 

    Il a 29 ans, elle a 41 ans et vient de donner naissance le 6 octobre 1877 à son dernier enfant, le 9ème, Louise Virginie.

    Elle est toujours couturière. Ils vivent rue des Poissonniers à Paris. Ils ne se marieront pas.

    Mais 8 ans après la naissance de Louise, retournement de situation, on l'a retrouve avec son mari. En effet, François son second fils se marie à Paris en 1885. Puis également en 1886, lors du mariage de son fils aîné. En 1890, elle est aussi présente pour le mariage de sa fille Pauline. Jean Louis est-il décédé ou se sont-ils quittés? Le mystère demeure...

    Je disais plus haut qu'elle savait à présent écrire. Pour chaque mariage, elle appose sa signature, une fois Billot, les deux autres fois Bilot. 

    Le fils aîné de Catherine et Jean, Louis Antoine, vit à une certaine époque sur une péniche "La Persévérance" en Seine et Marne, sur laquelle naquit un de ses fils. Ils ont eu au moins 5 enfants dont 3 sont décédés en bas âge.

    En 1896, je retrouve la famille Gatié à Colombes dans les Hauts de Seine. Sont présents François, Louise et deux de leurs petits-enfants et une domestique, Marie.

    Mais que fait François chez eux ? En fait, il est veuf de sa première épouse dont il a eu au moins 5 enfants et il est retourné vivre chez ses parents. En 1919, il épousera Marie, la domestique. Son fils aîné, né de sa première union a participé à la Grande guerre, il fut tué par une mine ennemie. Il recevra la médaille militaire pour sa bravoure et son sang-froid. Petite anecdote, il fut condamné deux fois à des peines de prison, pour coups la 1ère fois, et la seconde fois pour ivresse, outrages et violences sur deux personnels de la gare...mais on le lui pardonnera vu sa triste fin.

    Pauline leur fille, se mariera avec un artiste. Un écuyer et un gymnaste seront deux de leurs témoins. Ils auront au moins 2 enfants.

    Jules est écuyer. Puis, plus tard, il se mariera deux fois. Après son veuvage, il épousera sa belle-sœur. Il a épousé les deux soeurs...on reste en famille! Je ne lui ai pas trouvé d'enfants, chacune des sœurs étant proche de la cinquantaine lors de leurs mariages. Jules sera mécanicien, puis ingénieur à la Poste. On sait qu'il était brun aux yeux noirs et qu'il mesurait 1,67m, grâce à sa fiche militaire. Il a participé à la Grande Guerre.

    Marie Virginie décédera à l'âge de 17 mois à Paris.

    Amélie se mariera à Nuncq, dans le Pas-de-Calais en 1894. Elle est alors mineure, car âgée de 19 ans. Et chose étrange, elle est sous tutelle de l'Administration générale de l'Assistance Publique! (acte de mariage). Pourtant, Jean et Catherine ne sont pas décédés puisqu'ils vivent à Colombes... Que s'est-il passé? D'après les registres trouvés sur les Archives Départementales de Paris, où je l'ai retrouvée, elle est répertoriée chez les enfants assistés en août 1875, à l'âge de 3 mois. Puis chez les enfants mis en dépôt, l'année suivante.

    Je pourrais avancer l'hypothèse que Catherine a quitté le foyer peu après la naissance d'Amélie, puisqu'elle met au monde Louise Virginie en octobre 1877, l'enfant qu'elle a eu avec Jean Louis.

    Les enfants en dépôt sont admis provisoirement et peuvent être repris par les parents à tout moment. Je ne peux que supposer que son mari, avec la charge des autres enfants dont les 2 précédents n'avaient alors que 9 et 7 ans, se retrouvant avec une enfant en bas âge, a dû être contraint de "déposer" cette enfant. Les revenus n'étaient plus les mêmes au sein du foyer. Lui-même devant continuer à travailler, il n'a sans doute pas eu d'autre choix. Il faut penser à remettre les évènements dans leur contexte...Quand Catherine est-elle revenue au foyer? Elle est présente au mariage de son fils en 1885, Amélie avait 10 ans. Donc, Louise Virginie étant née en 1877, on peut supposer qu'elle est revenue entre 1877 et 1885. Pourquoi cette enfant n'a-t-elle pas réintégré le foyer familial au retour de Catherine? Mystère...(j'essaye d'obtenir le dossier d'Amélie de l'Assistance Publique, mais pour cause de Covid, les recherches par des bénévoles sont suspendues-10/2020).

    Emélie se mariera à 17 ans, à Nice avec Jean GIODA, un italien. Elle décèdera à Villefranche s/Mer en 1924. Elle aura au moins trois fils, dont les deux premiers sont tombés lors de la grande guerre. Joseph décèdera de ses blessures, dans la Meuse, et Jules sera porté disparut en Turquie.

    Virginie quant à elle, décèdera à l'âge de 3 ans.

    Il reste Louise Virginie Soubrié, dont j'ai déjà parlé dans un précédent article. A 18 ans, elle est artiste. Elle est danseuse à l'Opéra de Paris. Une anecdote trouvée dans un journal fait référence à un petit accident qu'elle eut lors d'une représentation ainsi que de son décès. Effectivement, elle trouvera la mort à Chambéry, en 1908, lors d'une excursion. Elle avait 31 ans. Elle est inhumée au Père Lachaise.

     

    Catherine BILLAUD

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Source : Gallica

     

    En ce qui concerne le père de sa dernière fille, Jean Louis Soubrié, j'ai trouvé un homonyme, né la même année, dans l'Aveyron, ainsi qu'un article de presse parut dans La Gazette des Tribunaux de Paris, en 1879, dans lequel il est condamné à un mois de prison, pour ne pas s'être conformé aux prescriptions du code du commerce. L'âge correspond, peut-être est-ce lui, en l'absence d'indices supplémentaires, je reste dans l'expectative.

     

    Conclusion

     

    Catherine BILLAUD

     

    Catherine décédera à Colombes le 2 octobre 1897 à 61 ans, son mari Jean le 20 mars 1900 à 70 ans, à Paris. Ils finiront rentiers ce qui peut vouloir dire qu'ils vivaient assez bien.

    Beaucoup d'enfants, un mari, un amant, des artistes, toute une vie dans la couture, beaucoup de pérégrinations feront de la vie de mon arrière grand-tante une vie bien remplie.

    Petit clin d'oeil à une cousine, qui descend de François, et qui a eu la grande générosité de m'envoyer son travail. Grâce à elle, j'ai pu faire un sacré bond en arrière pour la branche des Billot! Qu'elle en soit encore une fois remerciée!

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Didier
    Dimanche 4 Octobre 2020 à 10:48

    C'est fou !

      • Mardi 6 Octobre 2020 à 18:58

        Comme tu dis smile

    2
    Arthur
    Mardi 6 Octobre 2020 à 16:43

    Passionnant :D

     

      • Mardi 6 Octobre 2020 à 18:59

        oui, ça l'est ! merci de ton messagesmile

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