• Termes courants en généalogie

    "Comprendre et interpréter les termes rencontrés dans les différents documents
    utilisés en généalogie" 

     

     

    Affirmer son appartenance à un corps social, se distinguer de la masse des individus sont
    des constantes de la nature humaine.
    Les registres paroissiaux reflètent ce besoin de distinction parmi les couches sociales qui
    composaient la population avant la Révolution.
    Si journaliers et paysans ne reçoivent que leur nom et prénom, il n’en est pas de même
    de la bourgeoisie rurale et de la plus ou moins grande noblesse.

    Voici donc des termes fréquemment rencontrés :


    Honnête fille : C’est la fille d’un « Honorable Homme » et d’une « Honnête femme »,
    c'est-à-dire des personnes qui appartiennent à la bourgeoisie des paroisses : notaires,
    procureurs d’office, riches marchands.
    Honorable : est une appellation de courtoisie (et non un titre) marquant le respect dû à
    un homme estimable, aisé et influent, (paysans, marchands, artisans aisés). Son
    équivalent féminin est « Honnête ».
    Ces appellations ont comme équivalents : « Sieur » et «Demoiselle » - La
    « Demoiselle » est une femme mariée !
    Maître : Ce terme distingue généralement l’artisan qui possède son entreprise ; son
    aide ou apprenti étant « garçon ». Toutefois lorsque le terme de garçon n’est pas suivi
    d’une profession il signifie généralement célibataire et est souvent suivi du nom de son
    père.
    Noble Homme : C’est la « gentry » au sens anglais du terme et constitue la transition
    vers la noblesse.
    Enfin la grande noblesse peut se prévaloir dans les actes, du titre de « Haut et
    Puissant Seigneur », mais également "Noble, Noble et Puissant Seigneur, Illustre
    Seigneur, ou même Messire - ainsi que ceux d’Écuyer, Baron, Vicomte, Comte, Marquis,
    Duc, Prince et Roi ."
    Messire : Titre donné généralement donné à l’homme aisé et indépendant employant
    une domesticité (meunier, fermier), également donnée aux hommes d’église sous
    différentes formes : « Révérend messire, Vénérable, et Vénérable Révérend » pour
    les curés, Vénérable Messire pour les chanoines et les évêques.
    On trouve aussi le terme de Messire devant le nom des nobles et même des avocats et
    notaires en concurrence avec celui de Maître voire même de celui de « Respectable ».
    « Discret » pour les jeunes et frais émoulus notaires et « égrège » pour les
    expérimentés, les procureurs d’offices et les praticiens.
    Clerc tonsuré : jeune prêtre ordonné et ayant reçu la tonsure par l’Evêque du lieu mais
    n’ayant pas la responsabilité d’une paroisse. Il est l’aide ordonné (donc pouvant
    administrer les sacrements) d’un curé, d’un recteur, ou d’un prieur.
    Après trois publications de bans aux prônes de la messe paroissiale :
    Le ban est la proclamation officielle et publique d’un événement public. Les bans
    étaient publiés pendant trois dimanches consécutifs (ou fêtes religieuses d’obligation)

    Le prône était à l’origine la grille du choeur d’où le prêtre donnait durant la messe
    l’ensemble des instructions et annonces diverses concernant la paroisse.
    La messe paroissiale : c’est la messe chantée solennelle du dimanche
    Après toutes les cérémonies requises : terme employé dans les actes de mariage et
    signifiant que les futurs époux s’étaient confessés et avaient reçu le sacrement de
    l’Eucharistie la veille du mariage.
    « En face de notre Sainte Mère l’Église » : Sachant que le sacrement de mariage
    n’est pas « donné » par le prêtre mais que ce sont les époux qui « se
    donnent mutuellement le sacrement de mariage devant Dieu et les Hommes »,
    sacrement qui pour être valide doit avoir lieu en présence du prêtre et des témoins ;
    prêtre et témoins sont « l’Église ».
    « Une rendue » : mention figurant parfois dans l’acte de mariage, c’est l’attestation de
    catholicité délivrée par le prêtre du lieu d’où est originaire l’un des époux.
    Dispenses de consanguinité : elles autorisent ce qui est interdit par la loi de l’Eglise
    et sont accordées par « l’officialité » c'est-à-dire les tribunaux ecclésiastiques.
    Dispenses d’affinité : Par exemple le parrain d’un enfant ne pouvait épouser « sa
    commère » (dont il était le « compère »), soit la marraine du dit enfant – Il s’agit de
    parenté spirituelle.
    « Par paroles de futur » et « par « paroles de présent » : formules trouvées dans
    les contrats de mariage, correspondant aux accordailles (fiançailles) officielles « par
    paroles de futur ».
    Age parfait : formule notariale, ecclésiastique ou civile. Il s’agit de la majorité
    « parfaite » qui donnait capacité entière de disposer tant des immeubles que des
    meubles. Elle commençait à la 26ème année (25 ans révolus) pour le garçon et 21 ans
    pour la fille.
    Actes respectueux : acte notarié signé par les parents de l’un ou l’autre des futurs
    époux autorisant son mariage. En effet l’homme mineur de 25 ans et la fille jusqu’à 21
    ans ne pouvaient contracter mariage sans le consentement de leurs pères et mères.
    « Heures de relevé » : ce sont les heures après « midi » soit par exemple « 3 heures
    de relevé » correspondent à 15 heures.
    A la première, troisième, sixième et neuvième heure : soit respectivement six,
    neuf, douze et quinze heures. Ce sont les heures liturgiques.
    « Délai de viduité » : délai (en principe de 300 jours) imposé à une veuve avant de
    pouvoir se remarier.
    « Vivre à pot et à feu » : cette expression trouvée dans les actes notariés pour définir
    la famille (parents, grands-parents, jeunes couples et leurs enfants, ainsi que les grands
    enfants non mariés).
    Antoine « le jeune » ou « Antoine le cadet » Antoine « l’aîné » et Antoine « le
    Père » : il s’agit de deux frères portant le même prénom, se reconnaissant par leur
    rang dans la fratrie. Ensuite, du père des deux « Antoine » se prénommant également
    « Antoine » !

    Le « petit baptême » ou ondoiement : donné au nouveau-né en « évident danger
    de mort » par la sage-femme ou un proche afin de lui éviter « d’errer dans les Limbes »
    s’il périssait.
    Lorsque l’enfant avait été ondoyé, le prêtre le disait « asseuré » pour « assuré » qu’il
    était d’aller au Paradis en cas de décès. La partie complémentaire qui avait lieu plus tard
    à l’église comportait une onction avec l’huile consacrée appelé le Saint-Chrême et faisait
    souvent l’objet d’une inscription marginale sur le registre paroissial sous l’appellation de
    « chrismation »
    « OBIT » : mention portée en marge des registres paroissiaux en face des actes de
    naissance des enfants morts en bas âge.
    « Muni des sacrements ordinaires » « décédé de mort subite »: formules figurant
    dans les actes d’inhumation et signifiant, pour la première que le défunt a pu préparer
    son trépas. Tout un chacun espère avoir le temps de pleurer ses péchés (confession),
    recevoir « l’extrême-onction » (onction avec le Saint-Chrême) et le « viatique »
    (l’Eucharistie ou communion).
    La « sépulture ecclésiastique » : inhumation dans la terre consacrée du cimetière ;
    celle-ci peut être refusée en cas de mort subite sans confession (alors que le défunt est
    connu pour sa vie dissolue) ; de folie ; de suicide ; de protestantisme ou de sa suspicion.
    Dans le cas de refus de la sépulture ecclésiastique, le défunt est enterré « comme un
    âne », au bout du champ.
    « Décédé à l’âge d’environ 90 ans » : plus que l’âge exact du défunt - que nos
    ancêtres ne connaissaient pas vraiment eux-mêmes - cette expression utilisée par celui
    qui rédige l’acte d’inhumation indique plutôt un nombre de générations. A 90 ans on est
    arrière-grand-père (mère), selon l’estimation suivant laquelle on est père à 30 ans,
    grand-père à 60 et arrière-grand-père à environ 90 ans.
    « Inhumation dans l’église » « Inhumation dans le cimetière » : de façon
    courante seuls les curés, le clergé et les Seigneurs étaient ensevelis dans le sol des
    églises (cette tradition remonterait au temps des catacombes). A partir du milieu du
    17ème siècle la pratique de ce genre d’inhumation se généralise et l’on voit de simples –
    riches – laboureurs acheter des « fondations », les autorisant eux et leurs descendants, à
    être inhumés dans l’église.
    « Inhumé dans le cimetière de l’Hospice » : le défunt est, soit un indigent, soit un
    grand vieillard sans descendance (ou brouillé avec elle) soit une personne de passage
    dans la paroisse et dont on ne connaît pas les attaches familiales.
    De jour, de midy, de nuit, de bise : expressions trouvées dans les actes notariés, pour
    situer un lieu géographique, signifiant de sud, d’est, d’ouest et de nord.


    Quelques compléments (Gérard Monteil)


    Fellezen – Dans les actes notariaux petit-fils ou petite-fille
    Garniment – Trousseau de la mariée, généralement à la discrétion de la mère.
    Lorsqu’elle sera colloquée en mariage – Lorsqu’elle sera mariée
    Argent – avant 1600 (10 écus sol à 60 souls), après 1600 (10 écus à 3 Louis)
    Frères et soeurs utérin – Même mère, mais de père différents

    Cousin germain – Les enfants d’un oncle ou tante, ne s’applique pas aux enfants d’un grand-oncle
    ou grand-tante.
    Cousin issu de germain – Les enfants d’un cousin germain, donc les petits-enfants d’un
    oncle ou tante

     

    Présenté par Hélène LOCHEY assistée de Denis COLMON le 30 janvier 2008 à la
    réunion mensuelle de Nice.

    « Les boulotsSignatures de quelques uns de mes ancêtres »

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